SEXUALITE
Beaucoup ont supposé que la maladie "Grand Architecte" aurait pour cause notre sexualité.
Le croyant aurait une sexualité différente, qui ne serait satisfaisante ni au psychique ni au physique.
Dans ce domaine, la symbolique sexuelle ne fait pas défaut. Considérer que des symboles ne sont que sexuels, c'est croire que le sol n'est que minéraux et qu'il ne peut nous nourrir.
Certes il faut travailler, semer, récolter, transformer. Du minéral au pain la distance est grande.
Le plaisir est une notion qui intervient souvent comme si la pratique du contact sexuel entraînait automatiquement un plaisir. Rien n'est plus faux. Il est vrai que cela n'est pas désagréable de se livrer aux jeux du sexe mais la jouissance est le fruit soit d'un apprentissage, d'une science, d'une bonne technique, d'une connaissance de son éroticité et de la détection de celle du partenaire, soit de capacités naturelles. D'Eros, la possession charnelle, nous passons à Agapé: le don de soi pour l'autre, l'infinie tendresse.
Le mariage est une bonne solution mais, par les règles qu'il suppose, il implique des contraintes auxquelles il faut adhérer librement, croit-on.
La polygamie, la polyandrie sont aussi naturelles que la monogamie ou la monoandrie.
Les instincts tendent à satisfaire et à rectifier, dans un sens ou dans l'autre, le courant de la nature; la loi sociale entend endiguer ce courant.
L'homme souhaite maîtriser ses instincts; plus ils les refoulent, plus ils reviennent en force. L'homme se croit maître de ses sentiments, pourtant il s'enflamme et brûle pour un objet qui passe devant ses yeux.
Un premier amour est-il automatiquement perpétuel?
N'avez-vous jamais senti naître en vous les tourments, les souffrances d'un second amour tout aussi vrai et puissant que le premier?
Qui cherchez-vous, l'amour de ce que vous êtes ou l'amour d'autrui?
L'activité sexuelle est un bien; elle constitue même l'objet d'un commandement de la bible: "Croissez et multipliez et remplissez la terre..."
Pour Adonaï, la vie sexuelle n'est pas dissociée de la vie amoureuse; l'homme ne peut ainsi avoir de complexe concernant la vie du sexe.
Les prophètes de la bible tentent de discipliner et d'orienter l'activité sexuelle du couple. Il s'agit pour eux de favoriser une démystification, une démythisation par la libération et une sanctification de l'activité sexuelle du couple. Libérer, sanctifier, sacraliser la vie sexuelle qui constituera une joie divine qui restaure l'homme dans la plénitude de sa condition originelle.
Dans cette affaire essentielle la femme est l'égale de l'homme dans l'offrande d'amour, ils sont seuls et délivrés des idoles (relisez le Cantique des cantiques).
Cette activité ne peut constituer un culte; l'amour et la sexualité qui y est incluse visent à reconstituer l'unité essentielle de la personne humaine.
La femme issue de l'homme revient en lui par l'amour. Ils peuvent se prolonger dans la procréation.
Dans l'acte d'amour, l'homme et la femme redeviennent une seule chair. Ils reflètent le visage du Grand Architecte source de vie. Le couple redevient unité, il fait ainsi acte de connaissance. Ceci est la conséquence d'une alliance entre Dieu et son peuple, par un acte volontaire. Cette alliance subsiste par la volonté des deux parties.
Pour le chrétien, le corps retrouve sa place exacte: ni objet de culte, ni objet de mépris, parce que l'âme s'exprime par le corps. C'est un bon serviteur qui permet notre développement.
C'est aussi un mauvais maître parce qu'il ne nous laisse pas orienter nos tendances comme nous le désirons; toutefois ce qui est automatisme hormonal et instinctif doit passer au plan de la maîtrise cérébrale et peut passer au plan de la maîtrise cardiaque.
Pour l'être humain, le Grand Architecte est un absolu; l'homme et la femme sont complémentaires pour se réaliser.
La sexualité favorise la charité quand elle se prolonge par l'autre, la famille, le clan... L'attrait sexuel est dans la nature humaine. Le péché ne consiste pas en l'amour charnel.
L'amour n'embellit pas l'autre; il donne une idée de sa véritable beauté.
L'amour est un sourire, une présence; c'est être UN; c'est admettre de ne pas être aimé.
Par la maîtrise de soi l'homme est capable de pénétrer délicatement les vitalités étrangères, de les orienter selon des perspectives déterminées.
L'égalité des sexes réside dans le respect dû au droit de réalisation des individus, dans le respect des relations qui s'établissent entre les êtres qui souhaitent cette réalisation.
Réfléchissons: nous savons qu'en tout être, il y a une partie féminine (Anima) et une partie masculine (Animus).
Nombreux sont ceux qui rêvent un grand amour où l'autre est l'âme-soeur, la seule, l'unique. Ceux-là croient aimer, alors qu'ils se cherchent à travers l'autre. Ils essaient de trouver à l'extérieur ce qui leur manque à l'intérieur.
Des cours d'amour étaient destinés autrefois non à idéaliser la femme (ou l'homme) mais à permettre à l'Individu de trouver en lui la part manquante. Une fois cette part trouvée, l'objet du culte supposé pouvait retrouver sa dimension exacte. L'individu était redevenu complet.
Cette soif d'absolu dans l'amour est une erreur puisque nous ne pouvons trouver à l'extérieur ce qui est en nous, et que c'est ainsi que nous voyons le monde extérieur à la lueur de notre refoulement, de nos complexes, ou du symbole produit par l'archétype. L'homme en découvrant son Anima ouvre le domaine de l'intuition, de la douceur, de la tendresse, de la confiance envers la vie. La peur de la femme cesse; la recherche inassouvie d'un idéal féminin cesse. Le chant des Sirènes redevient un chant. La femme met à jour sa raison, affirme sa personnalité et sa pensée. La femme épanouie et complète apparaît.
Tous deux retrouvent leur spontanéité, leur souplesse.
Ne boursouflons pas notre masculinité, féminité, ne devenons pas sec, hyper-rationnel; la vie n'est pas une équation.
Vous connaissez tout et vous ne savez rien.
L'Homme qui parvient à maîtriser sa personnalité; à fusionner ses aspects multiples devient alors plus complet. Le conjoint n'est pas un complément, c'est-à-dire une partie qui manque, mais un supplément d'être, c'est-à-dire un surcroît d'existence.
Pour supprimer le sentiment religieux, il suffirait de mettre à jour la vie psychique inconsciente surtout contre la génitalité refoulée. Otez la peur, levez les interdictions sexuelles parentales et, la crédulité religieuse diminuera.
Le retrait sur les formes infantiles de la sexualité, l'inhibition de la sexualité génitale créent des tendances exhibitionnistes et perverses. Le désir d'union sexuelle résulte d'une organisation naturelle, leur satisfaction est nécessaire. L'analyse psychologique libère l'homme des états infantiles qu'impose l'autorité d'un père. En renforçant le Moi, nous desserrons les liens qui nous unissent à un Grand Architecte, prolongement du lien au père.
Le renforcement du moi doit en réalité mieux conduire au Grand Architecte. La libération sexuelle ne dépend pas de l'individu mais du couple (légal ou non) qui doit avoir une vie sexuelle pleinement satisfaisante. Les inhibitions sexuelles peuvent être aussi profondes que le désir sexuel mais il faut des mois voire des années pour les lever.
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